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Magnen Cynthia

Statut : Ingénieur de recherche

Affectation : PETRA ;

Localisation : Université de Toulouse II - Le Mirail

téléphone : 05 61 50 2136

Contact : cynthia.magnen@univ-tlse2.fr


Mes activités de recherche :

RESUME DE LA THESE (soutenue en septembre 2009)

Ma thèse s’inscrit dans un contexte pluridisciplinaire à la croisée des chemins entre la phonétique, la phonologie, le traitement de la parole et l’apprentissage des langues secondes.

Titre : Approche dynamique de la perception de la parole : catégorisation de la substance et de la variabilité phonétique par des francophones en langue maternelle et des hispanophones en langue étrangère.

Direction : Michel Billières (Pr. - Phonétiques générale et corrective) et Pascal Gaillard (MCF - Psycho-acoustique).

Résumé : Les études portant sur la perception d’unités phonémiques, syllabiques et/ou lexicales rapportent de nombreux effets d’illusions et/ou de surdités perceptives dès lors que ces unités répondent aux contraintes d’une langue étrangère (L2) et non plus de la langue maternelle (L1) des auditeurs testés. Ces phénomènes sont intéressants car ils mettent en évidence le rôle des connaissances dites de haut-niveau dans les processus perceptifs souvent considérés de bas-niveau. En effet, l’effet de surdité phonologique suggère que le traitement perceptif des unités d’une L2 se ferait sur la base des références constituées pour le traitement de la L1. Ainsi, si les unités phonétiques traitées en L2 ne peuvent être appariées à aucune des représentations phonologiques de la L1, celles-ci ne pourraient être discriminées et seraient alors assimilées aux catégories phonologiques de L1. Dans mes travaux de thèse, j’ai étudié ce phénomène de filtre phonologique en évaluant la perception des voyelles hautes du français /i/, /y/ et /u/ par des hispanophones en L2 et des francophones en L1. Les Tests de Catégorisation Libre (TCL) que j’ai utilisés sont en cela « originaux » qu’ils permettent d’étudier la perception des catégories phonémiques en contexte phrastique et à partir de critères définis exclusivement par les auditeurs. La méthodologie employée s’appuie sur les théories cognitives actuelles de catégorisation prototypique qui suggèrent que les régularités que nous percevons dans le monde environnant découlent de l’expérience que nous en avons et de son « traitement » en tant que catégories. Ces catégories ne seraient pas figées mais au contraire, fortement instables car adaptatives aux changements contextuels et aux diverses finalités de nos activités. La comparaison des deux groupes linguistiques (hispanophones et francophones) a permis d’approcher les critères utilisés pour l’organisation des stimuli par les auditeurs en fonction de leurs connaissances préalables, sachant que le premier groupe n’avait accès qu’aux niveaux phonétiques et phonologiques - lesquels présentaient la récurrence de la catégorie phonologique /y/ qui leur est a priori inconnu et devrait donc être difficilement discriminable et identifiable - tandis que le deuxième groupe avait accès à tous les niveaux d’analyse. Les résultats ont mis en évidence diverses manifestations de la perception puisqu’il existerait des stratégies d’écoute globales et d’autres plus analytiques dans lesquelles les auditeurs, en langue maternelle comme en lange étrangère, seraient capables de percevoir des détails phonétiques très fins. Ces stratégies d’écoute seraient fonction de la complexité des stimuli traités et de la nature des tâches expérimentales proposées aux auditeurs (catégorisation vs. identification). Ces résultats entrent donc en partie en contradiction avec les modèles référents de perception catégorielle et d’assimilation perceptive des catégories phonémiques de L2 aux catégories phonologiques de L1 puisqu’ils suggèrent que le recours à des stratégies phonologiques dans la discrimination de contrastes phonétiques ne serait pas automatique. Ils font écho aux études plus récentes qui s’appliquent à comprendre quels types de contraintes expérimentales appellent des stratégies acoustiques (perception de détails phonétiques fins) ou plutôt phonologiques (perception en fonction des catégories phonologiques natives) lors du traitement de stimuli sonores de L2.

Mots clés : perception ; parole ; phonétique ; phonologie ; interférences L1/L2 ; discrimination ; représentation ; catégorisation.


Relations nationales et internationales

- Equipe LAM de l’Institut Jean Le Rond D’Alembert, CNRS-Paris (Danièle Dubois)

- Laboratoire de Mathématiques Appliquées, Agrocampus Ouest, Rennes, France (Sébastien Lê et Marine Cadoret)

- Laboratoire Parole et Langage (LPL - UMR 6057), Université de Provence, Aix-Marseille (Christine Meunier)

- Laboratori de Fonètica, Facultat de Filogia – Université de Barcelone, Espagne (Josefina Carrera-Sabaté)

- The INnovative Center for Advanced Sensors and Sensor Systems, Assen, Pays-Bas (Heinrich Wörtche, Dirkjan Krijnders, Maria Niessen)

Relations scientifiques avec des laboratoires de Toulouse

- IRIT, Equipe SAMOVA (Régine André-Obrecht, Julien Pïnquier, Jérôme Farinas)

- CLLE-LTC, UTM (Radouane El Yagoubi)


Projets de recherche actuels

Depuis la fin de ma thèse, j’ai poursuivi mes activités de recherche en assurant mes fonctions d’ATER à l’Université de Paul Valéry à Montpellier et en développant des projets collaboratifs entre Toulouse, Aix-en-Provence et Barcelone. Aussi, mes travaux actuels sont de deux sortes : 1) travaux personnels dans la continuité de la thèse ; 2) élaboration de différents projets, soit initiés par moi-même, soit menés par les différentes équipes avec lesquelles je collabore.

1. Développement des travaux de thèse autour de la méthodologie de la catégorisation libre

Mes travaux de thèse se présentent comme une première application de la méthodologie de la catégorisation libre dans le domaine de la parole. Les résultats fructueux obtenus dans le domaine auditif par le biais de cette méthode pour la catégorisation d’évènements acoustiques musicaux ou vocaux, m’ont incité à tenter une première approche dans la catégorisation d’évènements paroliers. Si un travail important reste à exécuter concernant le contrôle de certains paramètres tels que la durée de passation et/ou la limite d’écoute des stimuli, le protocole a néanmoins permis de mettre en évidence des stratégies de traitement que les tests de discrimination ou d’identification de stimuli classiques ne permettent pas d’approcher. Les résultats encourageants que j’ai obtenus m’ont amené à améliorer le protocole expérimental de façon à approcher précisément les différents modes de traitement au cours de la catégorisation. Dans cet objectif, mon temps de recherche est dédié à l’approfondissement de lectures, à la participation à de nombreux workshop autour de la méthodologie et à l’échange avec des membres de différents laboratoires. Actuellement, je collabore avec Pascal Gaillard (URI Octogone-Lordat, UTM) et Danièle Dubois (Laboratoire d’Acoustique Musicale - LAM, Paris VI) sur les aspects méthodologiques du protocole. Nous avons notamment ajouter une fonction au logiciel d’expérimentation qui permet d’enregistrer le déroulé temporel de la catégorisation. Ce développement technique va nous permettre d’observer le moment à partir duquel les auditeurs basculent d’une stratégie à une autre (phonétique vs. phonologie) au cours du processus de catégorisation de stimuli de parole. Si l’on considère en effet le caractère totalement libre de la tâche proposée aux sujets dans les tests de catégorisation et le fait que les stimuli sont inconnus des auditeurs, nous nous attendons à observer des stratégies de traitement des stimuli basées sur un mode phonétique au début du test. Puis, au cours de la catégorisation, les stimuli étant connus (car plusieurs écoutes) et la tâche étant plus familière, les auditeurs devraient « basculer » sur un mode phonétique de traitement des mêmes stimuli.

2. Projets de recherche sur le traitement perceptif des sons de langue maternelle et/ou étrangère

2.1. Perception de voyelles catalanes produites par des populations d’adolescents immigrés

Utiliser la méthodologie du tri libre pour étudier la perception sensorielle est récent. Etudier la perception des sonorités de la parole en utilisant cette méthodologie est inédit. Hormis, les points liés directement à la méthodologie évoqués précédemment, de nombreux autres points doivent être améliorés notamment concernant le choix des stimuli. A priori, j’ai fait le choix d’utiliser des phrases pour maintenir la variabilité et les phénomènes de coarticulation inhérent à la parole dans la passation des expérimentations, mais a posteriori, la multiplicité des paramètres de la parole ne permet pas d’être précis sur l’interprétation des résultats relatifs au type de critères utilisés pour la catégorisation des stimuli. Aussi, je travaille actuellement en collaboration avec le Pr. Josefina Carrera-Sabaté de l’Université de Barcelone sur les résultats d’un nouveau test de catégorisation selon la méthodologie de catégorisation libre. Il s’agit d’évaluer la production de voyelles catalanes prononcées par différents groupes d’adolescents bilingues et immigrés de Roumanie ou de pays arabophones. Ces voyelles ont systématiquement été présentées dans le même contexte et dans des non-mots afin de limiter leur variabilité. Elles ont été catégorisées par des étudiants catalanophones de l’Université de Lleida. Un article présentant de travail est en cours de rédaction.

2.2. Perception multimodale en L1 et L2

Un protocole sur les effets visuels dans la perception d’unités vocaliques en langue maternelle et en langue seconde est toujours en cours au Laboratoire Parole et Langage (LPL) de l’Université de Provence. L’étude porte sur la distinction entre les voyelles hautes du français (/i/, /y/ et /u/) et celles de l’espagnol (/i/ et /u/). Le système vocalique français fonctionne sur un système ternaire de traits distinctifs qui ne permet pas de distinguer ces voyelles sur le seul jeu de la labialité contrairement au système binaire des voyelles de l’espagnol. Il s’agit d’évaluer dans quelle mesure les indices visuels constituent des indices prégnants dans le traitement perceptif des hispanophones en comparaison avec la perception des francophones pour lesquels les indices visuels devraient être moins pertinents. Ces travaux sont menés en collaboration avec Christine Meunier (CR au LPL), ils font l’objet d’un financement « Bonus Qualité Recherche » du LPL.

2.3. Statut phonologique de l’accent initial en français

Ce projet, coordonné à Toulouse par Corine Astésano (MCF à l’URI Octogone, UTM) et mené en collaboration avec Radouane El Yagoubi (MCF au CLLE-LTC, UTM) porte sur le « Rôle de l’accentuation initiale dans la structuration prosodique en français ». Il s’inscrit dans un projet plus vaste qui a débouché sur un financement ANR (programme blanc ANR3013, projet « PhonIACog », coordonnatrice : Corine Astésano). Ce projet a localement pour objectif d’évaluer le statut phonologique de l’accent initial (AI) en français par des mesures comportementales et par la méthode de potentiels évoqués.

3. Projets de recherche sur le traitement de la parole chez les sujets atteints de pathologie

Mesure de la compréhension

Financement : Projet région AGIL-IT

Equipe : Xavier Aumont (Société ARCHEAN), Régine Andrée-Obrecht et Julien Pinquier (IRIT), Pascal Gaillard, Nathalie Spanghero-Gaillard, Julien Tardieu et Lionel Fontan (UT2)

4. Projets de recherche sur le traitement perceptif des sons environnementaux

Financement : Projet ANR CIESS - Constitution, Indexation et Enrichissement d’un corpuS de Sons de l’environnement

Equipe : Laboratoire Octogone (équipe PETRA), Laboratoire IRIT (équipe SAMOVA), Société AudioGaming

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