Accueil du site > Actualités > C2SI : Carcinologic Speech Severity Index — financé par l’INCa (Institut National du Cancer)
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- 3 février 2021PETRA est heureux de signaler que Virginie Woisard, chercheur et phoniatre au CHU de Toulouse, vient de recevoir une réponse positive à un projet proposé dans le cadre de l’appel d’offre "Projets libres de recherche en Sciences Humaines et Sociales, Epidémiologie et Santé Publique" intitulé "C2SI : Carcinologic Speech Severity Index : mesure de l’impact des traitements des cancers de la cavité buccale et du pharynx sur la production de la parole par l’Indice de sévérité des troubles de la production de la parole".
Les partenaires sont Alain Ghio (LPL, Aix-en-Provence), Pascal Gaillard (PETRA et Octogone, Toulouse), Corinne Fredouille (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse), Jérôme Farinas (IRIT, Toulouse).
La diminution de la mortalité en cancérologie rend prioritaire l’attention apportée à la qualité de vie (QdV) après cancer. Cependant, les outils usuels pour mesurer la QdV ne sont pas adaptés à l’évaluation des résultats fonctionnels des traitements carcinologiques. Des protocoles ont été proposés pour les troubles de la voix dans les cancers du larynx Cela n’est pas le cas des cancers de la cavité buccale et du pharynx, dont les conséquences n’atteignent pas la voix mais la l’articulation de la parole, alors qu’ils sont plus fréquentes. Dans ce contexte, nous proposons de développer un index de sévérité des troubles de la parole décrivant les résultats thérapeutiques des protocoles complétant les taux de survie. L’intelligibilité de la parole est la méthode utilisée pour quantifer la sévérité des troubles neurologiques de la parole. Mais cette mesure est peu fiable en pratique en raison notamment de l’effet de familiarité à ce type de parole et à la faible reproductibilité interjuge.
Recemment, les outils de traitements automatiques de la parole sont été reconnus comme une méthode d’évaluation objective, standardisable des troubles de la communication secondaires aux troubles de la production de la parole. Middag et al en 2012, ont présenté une nouvelle méthode qui prédit l’intelligibilité de la parole de manière robuste face aux changements de texte et aux variations d’accent en flamand applicable à des patients traités pour un cancer des VADS.
Notre hypothèse est que le traitement automatique peut être utilisé pour mesurer l’impact d’un trouble de la parole sur les capacités de communication en donnant un indice de sévérité chez les patients traités pour un cancer de la cavité buccale ou du pharynx : le C2SI Carcinologic Speech Severity Index.
L’objectif principal est de montrer que le C2SI obtenu par le traitement automatique peut être équivalent ou supérieur à un score d’intelligibilité obtenu par des auditeurs humains, en terme de prédiction du handicap de parole, pour des patients traités pour un cancer des VADS.
Les objectifs secondaires sont :
de comparer les résultats de ce modèle prédictif en référence à un score d’intelligibilité et en référence à un score de compréhension
de décrire le profil des patients en fonction des caractéristiques des troubles de la parole et du déficit anatomo-fonctionnel
de participer à la parolothèque
Il s’agit d’une étude transversale, sans restriction de participation à une autre étude. Le design de l’étude est celui utilisé en sciences du langage adapté à l’oncologie.
Nous attendons, comme cela est décrit par Middag 2012, une corrélation à 0,8+/_0,15 entre le score automatique et le score d’intelligibilité perçu. 94 patients sont nécessaire sur ce critère. En considérant un risque de 10% de problèmes avec les fichiers sons, nous envisageons de recruter 103 patients sur 3 services hospitaliers de Toulouse
La population sera incluse sur les critères suivants :
cancer classé T2 à T4 de la cavité buccale et/ou du pharynx
Traitment par chirurgie et/ou radiothérapie et/ou chimiotherapie
être à plus de 6 mois de la fin du traitement
Les principaux critères d’exclusion de présenter une autre source de troubles de la parole ou des troubles cognitif ou visuel incompatible avec la réalisation du protocole.
Un groupe de 35 locuteurs normaux est nécessaire pour l’entrainement des systèmes automatiques.
Cinq étapes sont nécessaires :
Etape 1 :Constitution du corpus par 1/ enregistrer l’interview minimal, un texte standardisé et une liste de mots lus par le patient, 2/ receuil des autres critères : les scores du speech handicap index, de la grille motrice du bilan orthophonique, et des questionnaires génériques de qualité de vie.
Etape 2 : Préparation des stimuli extraits des enregistrements et réalisation des tests d’intelligibilité et de compréhension
Etape 3 : Préparation de la base complète pour l’équipe informatique avec les scores d’intelligibilité et de compréhension perçues, les scores du SHI et des autres mesaures de qualité de vie, les données individuelles canérologiques…
Etape 4 : Détermination des modèles de prédiction de l’intelligibilité, de compréhension et si besoin d’autres combinaisons conduisant au choix du C2SI en fonction des corrélations avec le handicap de parole
Etape 5 : Description du profil des patients en fonction du niveau de risque du handicap de parole dans la perspective de valider la place de cet indice dans la description des résultats d’essais thérapeutiques puis dans la pratique.
Les livrables seront un modèle prédictif donnant un indice d’intelligbilité, un indice de compréhensibilité, un indice de sévérité. Les résultats comprendront aussi la description des profils de troubles de la parole et de patients avec des perspectives de développement médicales et technologiques.
L’originalité de ce projet est d’ouvrir une recherche sur des outils permettant d’évaluer la relation entre la qualité de vie et des modifications anatomiques induites par le cancer et ses traitements. Ce genre d’outils, une fois validé, pourrait compléter l’évaluation par le taux de survie afin de décrire et comparer les résultats de protocole thérapeutique en oncologie pour les tumeurs conduisant à un niveau élevé de handicap.
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